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Le #14- Avril 2005


When I was a gibier de potence...


 
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Par auteur
 
 

Une balade en bagnole avec Tommy Gun, les balances sont partout et Vichy n'est pas si loin:
WHEN I WAS A GIBIER DE POTENCE...

Notre belle province peut pioncer bien peinard, même quand les flics ne sont pas là, il y aura toujours un valeureux citoyen-relais (aussi régulièrement appelé donneuse) pour les informer. La petite anecdote amusante qui suit saura te convaincre que Super Dupont est hyper réactif, surtout quant il a picolé
L'action se déroule un samedi, aux alentours de 13 heures. aux alentours de cette ville assez moche qu'est Nantes. Tommy Gun a décidé, accompagné de deux acolytes passagers, d'aller faire quelques courses de bouffe et de boisson dans une grande surface, comme la plupart des cons le font le samedi.
Afin d'amuser avec goût ses camarades, il a décidé de prendre le volant de la caisse en ayant revêtu sa cagoule noire (le modèle "chouette", celui où y'a que deux trous pour les yeux). Ainsi coiffée, la petite équipe prend donc joyeusement la route du supermarché. Nous sommes encore en pleine cambrousse. On croise d'abord un piéton qui regarde la bagnole avec un peu d'étonnement, mais le plus fun nous attend au coin de la même rue, quand on croise une assez grosse voiture blanchâtre que conduit nerveusement un type à moustache. Le type croise le regard d'un air stupéfait, nous poursuivons notre route comme si de rien n'était... mais quelques minute plus tard, on s'aperçoit que la caisse blanche avec le gros con au volant nous file le train... ce fouille merde a fait demi-tour pour nous suivre, hé hé... on laisse faire, mais ce sinistre connard colle maintenant presque le pare choc arrière du véhicule : il a décidé de passer à l'action et il a pas l'air très relax. Ca se confirme enfin quant il s'arrête juste derrière nous et sort précipitamment de sa bagnole pour s'approcher de la vitre conducteur, profitant du fait que nous attendons de pouvoir prendre un petit rond-point chargé de la zone industrielle. On ouvre la portière pour voir ce que cet abruti a à dire. Plutôt frénétique et visiblement bien stressé - limite furax - le moustachu en chemise grise aurait presque l'écume aux babines. Il éructe sur un ton de légionnaire en retraite reconverti dans la sécu un "Z'allez où comme ça" un tantinet agressif.
"Ba, on va faire les courses quoi". L'air con, Rambo nous coupe limite la parole : "Avec une cagoule sur la gueule ?!!!". "Ben oui, c'est pas interdit". Suivent deux secondes où le justicier, interloqué, ne semble pas trop savoir quoi répondre ou quoi faire. Peut-être réalise-t-il à ce moment qu'il a laissé sa tire en plan au milieu de la route avec la portière ouverte et les clés sur le contact... un peu lassés de sa bien charmante compagnie, on lui dit qu'on a autre chose à faire, et devant notre intention manifeste de le planter là, il se penche afin de mater attentivement nos gueules et pointe sur nous un index menaçant et vengeur en beuglant un " On s'reverra !!!" plein de rage et de frustration. Sur ce, on claque la porte et on redémarre. Il semble que Zorro ait renoncé à nous suivre... On présume donc un peu vite que l'histoire est terminée. On se gare et on fait les commissions bien sagement et on paye à la caisse tout comme y faut (bin oui, sans cagoule).
C'est en ressortant du magasin, environ une demi-heure plus tard, qu'on remarque deux véhicules bleus, bien chargés, discrètement postés derrière un muret offrant une vue avantageuse sur notre bagnole. Tandis qu'on s'apprête à charger le caddie dans la caisse, une quinzaine de miliciens de la maréchaussée locale s'approchent.
Après une petite explication Tommy Gun qui n'a jamais ses papiers, est finalement simplement prié de passer dans l'après-midi même à la kommandantur la plus proche afin de présenter son état civil à l'autorité armée.
Lors du rapide petit sermon, la tunique bleue explique à Tommy l'innocent l'inconscience de son geste : les condés ont failli mettre en place des barrages de police et la bagnole est signalée dans tout le département. "C'est des coups à passer la nuit en garde-à-vue ou à s'faire tirer dessus ça, monsieur". On apprend que non, le moustachu de mes deux n'est pas un collègue des poulagas ici présents mais bien "un simple particulier" qui a appelé les flics et a donné bien consciencieusement nos signalements et la plaque de la voiture. De plus, on nous dit que ce crétin s'est vanté au téléphone de nous avoir, nous autres dangereux braqueurs-terroristes encagoulés, héroïquement "coincés" sur la route... le con. Ce valeureux conard avait certainement prévu de nous désarmer tous les trois avec ses dents pourries si on avait réellement été, conformément à son petit fantasme, des citoyens déviants mal intentionnés.