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Le #14- Avril 2005


Anarchy in the UK


 
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Notre camarade Hush-hush envahit l'Angleterre Our mate Hush hush emigrates in ze roastbeefs' land)
La dialectique de l'émigré : (Ze dialectic of ze stranger in de night)

Tous les petits français qui errent dans les rues de London se rencardent à l'auberge. On peut pas dire que ça soit donné, mais au début ça dépanne. Au choix: soit tu raques 700 par semaine pour être logé dans une turne misérable, une plaque sur 4 qui marche dans la cuisine, 5 connards dont un ronfleur dans ta piaule et sans eau chaude le dimanche matin (les touristes du week-end sont passés par là), soit tu te tapes le cleaning tous les matins pendant 4h, t'as le droit à ton bout de matelas et à ta couette élimée gratos dans la cave de l'immeuble.
Une fois déduit les frais de logement, ça fait pas beaucoup d'argent. Reste à changer les étiquettes au supermarché, à repartir du petit déj' gratuit du matin les poches pleines de portions de margarine et de pain industriel, idéal pour bouffer peinard toute la journée.
En tout cas suffisant quand on erre dans les rues, chômard (chômeur et connard quoi), à frapper aux portes des hôtels et des restaurants histoire de voir si, par hasard, ils ont pas besoin d'un larbin de plus...
Comment repérer le frenchie à London? Facile, c'est celui qui t'aggrape pour les plans défonce! Champis, tak-tak, le frenchie honore sa réputation internationale de toxicomane ! Rapidement, l'odeur de poppers (l'eau écarlate du riche) agrémente l'atmosphère des chiottes ! Dans le quartier français, SOUTH KENSINGTON, le XVI° local, les appétits consuméristes et les valeurs hédonistes des mutins échappés du radeau france se réveillent : LAMBORGINI, FERRARI et TUTTI QUANTI, c'est pas ici que tu trouveras une 4L ! Ça en fait des rétros à niquer ! A force de traîner dans les quartiers hyper huppés à courir l'hôtel de luxe, on finit par espérer prendre la place un jour de ces nababs allongés dans les fauteuils en cachemire ! Ben tu peux rêver, parce que dit toi bien que t'es là pour trimer !
" Combien y'a-t-il de lundis matins.. " Ah, le rêve… Avoir son week-end en repos. Au mieux, au pays du libéralisme effréné, t'auras deux jours OFF contigus, au pire, t'en auras pas. Ça coûte pas cher au patron d'avoir un esclave, donc les petits boulots de merde se comptent, sur les doigts de la main d'un survivant ukrainien natif de tchernobvl dans les années 80 quoi. Au choix, teneur de pancarte dans la rue, rangeur de chaise dans un casino, larbin dans un magasin, projecteur de produit nettoyant sur les mains des clients dans les chiottes des boîtes, ouvreur et fermeur de porte. Et oui, ici on a introduit un peu de lubrifiant dans le code du travail histoire d'être sûr de bien se faire sodomiser...
Tout ça pour se faire baiser une seconde fois par l'Etat : sur ton salaire de smicard, tu peux enlever un tiers de taxes. Difficile dans ce cas de se louer une suite de 150 m... Pour les châteaux en Espagne, on repassera, par contre t'arriveras peut-être louer pour 3000 balles une chambre misérable que tu partageras avec une famille d'immigrés chinois. Bon, au moins t'as un autocuiseur de riz avec...
L'immobilier ici, c'est toute une histoire… Peut-être qu'avant d'avancer des platitudes socio-économiques pseudo-universitaires, faut rappeler que la moitié de London appartient au Duke de Westminster, la conasse au chapeau ridicule prénommée Elizabeth II quoi. La flambée des prix ne fait pas que des malheureux dans ce pays où on a oublié de couper quelques têtes royales et de castrer les rejetons dégénérés et consanguins des seigneurs féodaux qui ont habilement transféré le droit de cuissage au droit de propriété. Ca change pas grand-chose finalement…