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Le #15- Juillet 2005


Tintin à Nuremberg


 
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PQR : Trois lettres pour bouffer gratos
" Petit constat. En tapant mon prénom sur Yahoo, ce blog est la troisième occurrence. Je pense donc changer l'adresse du blog pour en retirer mon prénom, sinon j'ai peur que mes collègues, où n'importe quel employeur au fait des nouvelles technologies ne tombent dessus. Vu ce que je raconte sur certaines personnes, et certaines pratiques, il est préférable de prendre certaines précautions. Et croyez moi, ce genre de chose arrive vite. J'aurais l'air fin, tiens! Tricard à vie dans la PQR! "
Ou comment flinguer bien connement une belle carrière naissante: Chronique d'un jeune journaliste tricardé dans la profession à cause de son blog.


C'est une tragédie sans nom. Un phénomène qui ne cesse de grossir tout en restant occulté. Un drame ignoré, caché, un cadavre tué deux fois. Alors que la critique des médias se concentre bien souvent uniquement sur sa version starisée, pailletée, les journaux de la Presse Quotidienne Régionale, quoique fosse à merde, sont abandonnés à leur bassesse servile. Du tréfonds de ces oubliettes, rares sont ceux qui trouvent encore la force de lâcher quelques pathétiques râles de souffrance avant la mort intellectuelle et l'abandon total au curé du coin. Voilà un document rare et précieux qui nous parvient du Sud, en dessous de la Loire donc, cher lecteur, en exclusivité pour tes yeux, un document d'un intérêt ethnographique qui ne fait pas de doute, sur les mœurs et les coutumes d'une corporation peu connue,
" Pour créer un blog, certains ont besoin de partir en poste à l'étranger. Pas moi, je suis naturellement bavard et mes journées de travail ne sont pas suffisamment occupées. La presse quotidienne régionale est un continent en soi qui mérite amplement la rédaction de chroniques régulières. Laissez moi donc vous conter les merveilleuses aventures de Tintin à Munich . "


Individualisation croissante de la société ? Mœurs décadentes ? Complot apologiste des professeurs de français ? La question est ouverte, la réponse est claire : pourquoi tant de néo-adeptes d'Internet nous cassent les couilles avec leurs blogs rousseauistes ? Tant d'effort pour se médiatiser est à priori bien plus que suspect. Néanmoins, ce blog pris de l'ampleur, une ampleur dénoncée par son auteur, et fini par déboucher sur les oreilles attentives du crew BURN VAL BURN ! jamais à court d'idées pour rien branler. Si ce blog a un intérêt, c'est surtout celui d'avoir connu une fin précipitée et inattendue, à la fois sur la toile, mais aussi pour son auteur, un mois à peine après le début de l'aventure. Non-reconduction de contrat et bien sûr non-allocations ASSEDICS, la fin, sans être tragique, nous en apprend un peu plus sur la nature humaine et ses détours pervers.
La critique des médias, sous l'impulsion des travaux de quelques branleurs, s'est concentrée sur l'aspect fusionnel voire incestueux qu'entretiennent les tâcherons de journaleux avec les notables. Courroie de transmission du pouvoir, toujours prêts à faire plaisir à un pote, c'est le règne du copinage à tous les étages…

" Le lendemain. Les confrères des autres journaux ont fait pareil. Remarque de Adolf, le moustachu tendance lepéniste local. "J'ai lu ton papier. Je ne sais toujours pas ce que c'est la cohésion sociale." Remarque pleine de bon sens. C'est un gros con de facho misogyne qui dit énormément de conneries, mais ce matin, ça sonne juste. "
Pour pénétrer l'élite médiatique, la concurrence pour les quelques postes que jettent en pâture les rois du pétrole et de l'armement, les patrons de presse, il devient de plus en plus délicat de rentrer dans la corporation sans le diplôme reconnu. Notre correspondant en est, il vient d'avoir le bout de papier d'une école située non loin du pays chleu, et il se prélasse dans le chômage.

" Un beau midi, encore ensommeillé, j'ai reçu un coup de fil des Nouvelles de l'Est , l'un de ces journaux que je n'avais jamais vu mais sur lesquels j'avais tiré quelques salves de CV/lettres de motivation. En deux coups de fil, tout était réglé, et bien vite je prenais le train de Paris pour une journée de formation et trois jours (inutiles) à Munich.
L'attrait du diplôme, la compétence professionnelle ? Tout le monde s'en fout, mais dans la carrière type médiatique, ce passage en presse régionale est plus subi qu'admis : il faut se faire des relations, une petite expérience que l'on valorisera malgré soi lorsque le véritable challenge arrivera, pouvoir travailler pour la vraie presse : la presse nationale parisienne.


" Quand je suis arrivé ici, on m'a décrit la Haute-vallée comme un lieu où les enfants portent la barbe et ont des becs-de-lièvre en raison d'une forte consanguinité. " " Quand on commence dans le métier, on est souvent confronté à ces appareils. Surtout quand on est seul à la rédaction et que retentissent les sonneries. On fait semblant de ne rien entendre, et puis quelqu'un qui passe par là fait "tu ne réponds pas ?" donc on répond."Les Nouvelles ?" ou bien "la rédaction ?". […] Ainsi, j'essuie souvent les quolibets des anciens qui m'accablent pour les fautes d'orthographe (à juste titre), ou la haine tenace des commerçants qui estiment qu'un article passé des années auparavant leur a fait grief. Mais bien souvent, je n'ai aucune idée de ce dont les gens parlent. Alors je fais mes yeux de chien et j'acquiesce en bougeant le tête et faisant des "hum hum" d'affirmation. "


Les préjugés ont donc la vie dure. Pourtant, pour la plupart de ces aventuriers de la presse régionale, le rêve prend vite fin : contrats d'un mois à répétition, précarisation, régime ASSEDIC plus que sinistre. Prolétaires ? Forçats de la terre ? Pensez aux risques du métier avant de vous engager !


" Je suis toujours pauvre. Quand à la bohème, je bosse dans un journal que je n'aime pas pour ne pas me retrouver à la rue. En plus, je suis tout, sauf bien pensant. J'aime bien choquer les gens avec des phrases comme "Ce qu'il faut, c'est une guerre" ou bien "Il est temps de cesser de traîner dans la boue le nom du maréchal Pétain. S'il y avait des centres socio-culturels Joseph Darnand, la France se porterait beaucoup mieux." Bref, je suis un branleur cynique. " " Pour l'instant je suis reconduit de mois en mois, et ça me va très bien. Je vis avec le sentiment que je peux me barrer quand je veux de ce journal de merde. "

La bouffe: " J'aime ce métier. Vive la France des terroirs. "

" Au bout d'un quart d'heure: "Vous restez manger?". D'un coup d'oeil, je consulte Heinrich qui acquiesce d'un mouvement de paupières connaisseur. Et me glisse en aparté : "Deux étoiles au guide Michelin". Je reste. " Avant tout, LA PQR est un bon plan pour se goinfrer gratos. C'est pas les occazes qui manquent. " Je pense que j'ai eu de la chance hier. En réunion, le chef parle truffe. Sans arrière pensée aucune, je dis "j'ai jamais goûté de truffe". Le chef me réponds illico "tu pars à la conf avec Heinrich", lequel me renvoie un sourire matois. "


De la présentation des pages jaunes au bilan de l'entreprise du coin, chaque pseudo-conférence est prétexte à ripaille. Pour attirer l'abeille médiatique, il faut être sûre que celle-ci va trouver de quoi butiner son groin épais, et si elle est satisfaite, pourquoi pas espérer qu'elle rameute ses potes : tout le système de ces conférences de presse chiantes à crever et où on n'apprend rien repose sur la bouffe : gavez le journaleux.


" J'embarque donc avec Heinrich le photographe, bien en forme et bien au fait des bons plans qui reviennent d'une année sur l'autre. "Tu vas voir, on va bouffer". " " On s'attable dans la vaste salle aux boiseries frappées de dorures. Les tapis sont épais. Derrière la baie vitrée s'étend la bastide de Munich. Je ne suis pas impressionné car j'ai un statut, je suis la presse écrite, mais je regrette un peu de ne pas avoir eu le temps de prendre une douche. Avec mes cheveux trop longs qui partent dans tous les sens, je dois avoir l'air un peu con. C'est pas grave, le directeur régional de France Télécom est Breton. On déconne et on trinque. "Ermat". C'est génial cette connivence qu'on a. "." Là, devant trois maires, un vice-président et des conseillers généraux, j'étais à deux doigts du sanglot gastronomique. C'était l'un de ces plats dont on se délecte du gras. Je ne dis rien, je ne vois ni n'entends rien. Je ferme les yeux. Je goûte. " Parfois, c'est moins classe. Mais c'est toujours gratuit." Pas de repas gastronomique ce coup-ci. Non, c'était zarzuela (une sorte de bouillabaisse) à la bonne franquette, entre confrères. C'est marrant, on retrouve toujours les mêmes confrères, notamment les gars de France 3 qui n'en branlent pas une et sont payés deux fois notre salaire. Mais ce sont d'agréables confrères, surtout à table. D'ailleurs, la zarzuela, c'est excellent. " Bouffer, bouffer, et bien sûr picoler : les conseils sécurité routière, c'est dans le journal, pas dans le reportage ! " J'ai enchaîné sur un rendez-vous avec le président du Centre européen des mythes et légendes. Le monsieur a creusé un lac dans son jardin et planté Excalibur. Je suis encore un peu bourré. Pendant deux heures, on discute du Graal, de Conan le Barbare et du mythe de l'Atlantide. "



Les Rugbymen : " Sur ce, je rentre me coucher seul. "

Note du Crew : Toi aussi, lecteur, peut être sera-tu amusé et intrigué par les mœurs de nos voisins Sudistes. Habitués pour notre part à une réserve bien bretonne, ces quelques paragraphes nous paraissent d'emblée comme le meilleur résultat d'enquête de terrain ethnographique depuis le bouquin de Bronislav Malinowski, " les Argonautes du Pacifique Occidental ", celui qu'on aurait du lire mais qu'on a photocopié. Bref, la population masculine sudiste semble être frappée de deux grands maux : une frustration sexuelle dégénérant vers le tragique, et une homosexualité refoulée qui ne s'assume pas et vire donc, comme pour la plupart des skinheads à une exacerbation de sa virilité et un culte du corps.


" C'est une civilisation en soi le sud. Des grands gueules qui parlent de cul et s'énervent pour que dalle. Pratiquement tous d'anciens rugbymen. Les signes de reconnaissance, ce sont les épaules larges et les nez cassés. Par ici, les poufiasses blondes s'excitent sur les exploits de l'ABLG XV. Le problème des rugbymen, c'est qu'ils ont tous quelque chose à prouver. " " Explication. Le rugby, ça se joue en équipe. Le mot d'ordre, c'est solidarité. Jusque dans les douches. Ils se sont tous touché le cul et la bite, et quelquefois, en état d'ébriété, les gestes dépassent les intentions. Faut bien prouver qu'on est pas des pédés. Donc, entre mecs, les rugbymen parlent de cul. "


Question cul, à la rédac', c'est le calme plat. Chacun a ses techniques. Ca cause, ça agit peux, alors ça mate. " Quand il n'y a plus de filles à la rédac, on a le droit au visionnage de séquences humoristico-porno téléchargées sur Internet (comme par exemple la fille qui pisse debout... celui-ci est un des plus soft) où l'on rit à gorge déployée. " " Autre variante. Appelons le Stéphane. C'est un ancien jeune de 41 ans. Il a gardé un souvenir émerveillé des années 70 et refuse toute responsabilité. "Je me souviens plus ce que j'ai fais comme études, par contre, qu'est-ce que j'ai niqué." C'était pas ma question, Stéphane. Son truc, c'est de rester tard quand il y a des stagiaires filles. Sinon, il ne parle pratiquement à personne, sauf pour évoquer sa vie sexuelle, ancienne et désormais fantasmée. " " Dans le sud, tout le monde parle de cul. Prenez mon chef par exemple. Il commence à 9h00 (à parler de cul). Si on parle de lycée, pour cause de grève, il dit "Qu'est-ce que j'ai pu fourrer au lycée" ou bien "je peux te montrer tous les recoins où j'ai serré". C'est rarement à propos. Il faut dire que les seules filles à la rédaction, ce sont la secrétaire, un cerbère corse à l'accent criard et pointu qui écarte les importuns, et les secrétaires de rédaction qui sont mes copines. Par contre, pas de filles parmi les rédacteurs. Soyons sérieux, pourquoi pas les mettre aux faits divers tant qu'on y est. "



Les Potos

Pour un peu que l'envie te prenne de faire carrière, la question de l'intégrité se pose chaque jour avec plus d'acuité. Politiques, curés, concierge en chef du département : chacun a ses prérogatives et pas question de les faire chier. La profession de journaliste confère un statut à part entière, et il est bien entendu par tous les notables qu'il faut être du bon côté. L'envers du décor ou le vieux facho, le diacre, et le mafieux.

Adolf : " Le correspondant. "


Face cachée du journalisme, le correspondant est au torchon ce que les chiffons sont aux serviettes : pas grand-chose. D'habitude cantonné aux tournois de foot et aux potins du quartier, nombre de compatriotes exercent ce métier dans la pure tradition française de collaboration. Plutôt couillon que méchant, le journaliste se contente d'habitude de lui raccrocher au nez.


" Prenez par exemple Adolf. 56 ans. Avec sa moustache de milicien, sa casquette et ses courtes jambes, on pourrait facilement le prendre pour un blaireau. C'est vrai qu'il ressemble vachement à Michel Simon. Mais ce serait faire une grossière erreur car on a là affaire à un personnage éminent de Munich. " " Sa petite entreprise ne connaît pas la crise. Il a tellement su se rendre indispensable qu'il sous-traite une partie du boulot avec sa femme, son fils et sa fille. Hallucinant. La Adolf Corporation, c'est 3000€ brut pour le mois de décembre. Mais bon voilà, il prend tout. Les obsèques jusqu'à St-Martin, le tir à l'arc et les réseaux de boulistes (l'Amicale laïque, l'asso des retraités, la fédération, les boulistes lyonnais...).Quel talent. "


Si cette activité n'est pas rentable d'ordinaire, financièrement parlant, il arrive que certains s'arrangent mieux que d'autres. Lien entre la population et les élus, il devient tentant de monter sa boite. Toujours salarié, bien que sans travail, du Conseil Général, il s'est fait beaucoup d'amis grâce à ses intercessions obligées auprès de l'administration et du pouvoir judiciaire… Le jeu ordinaire du pouvoir local, quoi. " Lui aussi connaît tous les notables du coin, et tous les notables le connaissent. Pas question de traverser un marché aux truffes sans que quelqu'un ne lui offre un de ces précieux tubercules. " "


Le Diacre (et les autres curés) : " Ah, les Nouvelles, ce journal qui parle de moi sans jamais me poser de questions. "


Dans tout bled de France il y a un curé. Dans le Sud, les curés baisent : ils sont diacres. " J'ai fait la connaissance du diacre Hans Sauer, ou quel que soit son nom, on s'en fout. (Pour les mécréants incultes, un diacre, c'est presque comme un prêtre sauf qu'il a le droit d'être marié. Donc, c'est un prêtre malin.) " L'Eglise n'est plus ce qu'elle était et les banquets ne payent plus. Néanmoins, on peut encore se fendre la gueule. Conférence diocésaine : " Pour l'occasion, l'attaché de presse de l'évêché de Munich s'était sorti le balai du cul. Pourtant, il a beau être plus jeune que moi, j'arrive pas à le trouver drôle. Il fait ce qu'il peut le pauvre garçon. " " Interrogé par un confrère sur la liberté de son discours et sa manière de vendre le petit Jésus, le presque ecclésiaste s'écrit alors: "mais Jésus était un homme, et à ce titre il avait des couilles." Il ratisse large le presque curé. Normal en même temps. Enfin un langage accessible aux jeunes. "


Le mafieux" L'adipeux arrose ! "


" Vendredi soir, je brave donc la pluie glaciale qui succédait à la neige et je rejoins mes collègues. A mon grand étonnement, le théâtre est plein. Il est vrai qu'ils ont distribué des centaines de places gratuites et organisé des cars depuis la Haute-vallée. Bref, c'est très inspiré de Goldman, des Eagles, des Beatles... Ce serait un peu comme un groupe de rock français qui ne chanterait que des ballades (Comment tu crois qu'on attrape les filles ?) C'est un peu chiant, mais ça tient la route. On comprend donc aisément que les membres soient des stars à Nuremberg et aux alentours. Ils ont des bac +3 et ce sont des rockers. "


Dans une ville, tout le monde se connaît. Le rédacteur en chef du journal fait un concert ? Le maire est là. " Je m'étonne un peu de voir ce type de 65 ans. […] Bref, que fait-il dans un concert de "rock"? Réponse de Wilhelm qui ne cache pas sa satisfaction : "ça veut dire qu'il nous craint". Confirmation en sortant,toute l'équipe municipale liée à Fritz se trouve présente et cherche à serrer la main des membres du journal. " Les journaleux veulent s'en payer une tranche ? Ils seraient fringués en clodos que le videur les laisseraient quand même passer. Tout est à toi, tout a un prix : le silence. " A vrai dire, la porte à peine ouverte, il est immédiatement accueilli par le patron, sorte de gros tas adipeux et bouffi par la cortisone qui se targue de l'amitié notamment de Patrick Sébastien. (Patrick Sébastien est une personnalité très respectée par ici. Il constitue un modèle de réussite pour beaucoup et représente l'esprit du sud-ouest à Paris). Dans le passé Hermann a été impliqué dans des histoires de proxénétisme, mais finalement, on ne l'a pas embêté. De toute façon, plein de gens viennent chez lui. Ce soir-là, étaient présents le patron des Nouvelles pour Munich, une bonne poignée de flics, deux cadors de la loge maçonnique locale et d'autres... Quelque peu avancés dans l'état d'ébriété, je mets Wilhelm au défi de tirer l'oreille droite du gros Hermann. Mission dont il s'affranchit avec la plus grande classe. L'adipeux, qui pourtant en a vu d'autres, est pris d'inquiétude, lui qui n'hésiterait pas à envoyer ses nervis lui briser les rotules à coups de battes de base-ball s'il s'agissait de quelqu'un d'autre. "


Quelques jours après ce dernier coup d'éclat, silence radio. Le site n'est plus disponible. Demande d'explications à l'écrivaillon, qui répond :
" Je t'emmerdes,pour ta gouverne, sache que j'ai quitté Munich en 12 heures car plein de gens voulaient me casser la gueule à par le maire, le chef de l'agence des Nouvelles, un patron de boite de nuit, Franz Papen (le frère de l'autre), la moitié de mes collègues. Tout le monde a beaucoup apprécié ce blog et s'est plié de rire à tel point que des gens mal intentionné l'ont découvert, imprimé, photocopié et distribué à des centaines d'exemplaires sur le marché de Munich c'était samedi matin pendant tout le week-end, il y a eu des centaines de connexions (la note où mon chef organise un concert de rock, où le maire nouvellement élu viens nous lécher le cul et où on finit dans une boite tenue par un gros mafieux que j'appelle "l'adipeux") .Lundi midi, congé, j'avais coupé le portable je trouve un message du chef adjoint "tintin, c'est très urgent, il faut que tu me rappelles le plus rapidement possible, c'est très important rappelle moi urgemment"
Je vais peut-être me taper des procès en diffamation et injures mais je ne m'inquiète pas trop et de toute façon, je suis mort de rire c'est la meilleure blague de ma vie mon inquiétude maintenant, c'est, est-ce que je réussirais à faire aussi bien j'attends un peu si tu veux, je t'enverrai la version complète et dans l'ordre j'ai beaucoup d'admiration pour moi même depuis lundi. "
" Ok, je te l'envoie, mais soit mignon, garde le pour toi et surtout ne le transmets à personne dans l'immédiat si ce truc reparaît sur la toile les Nouvelles pourront me poursuivre je te conseille en particulier les notes "une soirée riche en enseignement", celle qui peut me valoir des ennuis et celle quia été distribuée sur le marché pour contextualiser le maire remplace son prédécesseur mort en janvier après un règne ininterrompu depuis 1992 forcément, ça fait désordre s'il commence son mandat avec des CDD de merde qui se foutent de sa gueule en attendant RAS "
" La suite de mes petites affaires, c'est que je viens de recevoir une lettre du directeur général des Nouvelles qui laisse entendre que je suis un nazi, que j'ai gravement failli et porté atteinte ... et qu'il a lancé une procédure sympa, le courrier le plus violent que j'ai jamais reçu en gros il y aurait (mais j'en suis pas sûr) 5 procédures à mon encontre. Tous ces connards de notables veulent se réconcilier en dansant sur mon scalp et en plus ils essaient d'en profiter pour dézinguer le seul journaliste honnête qu'il y ait dans cette ville. Certains éléments de ce blog, ça m'emmerde un peu qu'ils aient été rendus public parce qu'ils mettent en cause des collègues et que tout ce bordel leur porte préjudice mais maintenant que le mal est fait, j'ai pas l'intention de me faire enculer à sec.
Petit détail amusant: la taupe, celui qui a trouvé le blog et diffusé, est probablement celui de mes anciens collèges qui se trouvait être le plus affable et le plus corrompu.Quel joli panier de crabe " "



Post Scriptum : Nous avons joint le journal en question, et demandé des informations sur le renégat journaliste, en se faisant passer pour un vieil ami. La réponse fut bien froide : - " tintin, où il est ? Non, non, on ne sait pas. " - " Vraiment ? Aucune idée, aucune coordonnée ? " - " Non, Non ! "