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Le #6- Juillet 2003


Les agités de la nuit blanche...par Tommy Gun

 
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d'après des infos du bouquin d'Arlette Farge connement intitulé "La vie fragile: violence, pouvoir et solidarités à Paris au 18e"

Au 18ème siècle (quand on avait le sens de l'humour et des loisirs saints) les agités, bandits de grand chemins et autre punks étaient tradionnellement explosés à grand coups de barre de fer, scotchés sur une roue posée en place publique.
Tout un tas d'ancêtres du téléspectateur se pressaient en troupeau pour aller j'ter un oeil ou deux au supplice du teufeur condamné tout en bouffant leur Macdo de l'époque. La sympathique mode du moment voulait qu'on laissat l'occasion au trublion de se marrer une dernière fois avant le grand voyage.
On appelait ça "la nuit blanche" et c'était très cool. Le cadavre en sursis pouvait demander à aller raconter un peu sa vie à la mairie toute proche et (pourquoi pas) se faire une petite bouffe avec ses juges. Tout ça étant destiné à suciter une vocation de collabo chez celui qui pouvait dénoncer ses potes sans crainte avant d'y passer.
Officiellement, on allait à l'hôtel de ville décharger sa conscience de toutes les cuites de sa vie devant monsieur l'curé et les flics ci-présents... Officieusement , ba y'avait moyen de se faire éclater la panse au frais du contribuable auquel on allait offrir le spectacle de ses tripes gracieusement étalées au soleil quoi...
Face à cette ultime opportunité de faire l'intéressant en faisant poireauter l'honnête citoyen qui bavait déjà à la perspective de mater de la viande, l'attitude du condamné variait : la technique du renard de base étant de débiter un maximum de conneries pour faire durer le festin, celui-ci chargeait à fond un innocent citoyen et se tapait bien pénardos le gueuleton pendant que les condés retrouvaient l'innocent... Ba oui, c'est toujours ça de pris.
A ce jeu-là, les plus comiques ne boudent pas leur appétit et se font servir, qui une omelette, qui une bonne soupe, histoire de pas crever comme on a vécu: le ventre vide... Certain poussèrent même jusqu'à exiger un p'tit repos, un peu genre pas motivé pour aller clamser tout d'suite.
Les plus tire-au-flancs prétextaient un léger mal de crane pour faire trainer un peu : se faire démembrer, oui, mais en forme s'il vous plait... L'épisode rappellera le dernière nuit agitée de Pierre Laval, qui se tira une balle dans la pomme à la veille de son exécution, donnant ainsi du fil à retordre aux toubibs. Tout ça pour aller se faire fusiller bien gentiment à 6 heures du mat'.
Enfin, rendons particulièrement hommage aux plus désaxés: ceux qui profitaient de I'occase pour faire les cons une dernière fois et se foutre de la gueule des autorités, loin des larmoiements et autres repentances à deux balles... continuer la déconne en sachant ce qui les attendait, pardonnez l'expression mais je trouve qu'y fallait avoir des couilles.
Là je dis MONSIEUR.

Tommy Gun