burn val burn!!!  
 
index points de vente propagande le crew les anciens numéros les liens le livre d'or
 
  les archives  
 

Le #8- Novembre 2003


 
Les autres articles du #8

Par auteur
 
 
Nous cacherons les véritables raisons qui conduisirent Mr Gun à prostituer son éthique anarko-chrétienne en pénétrant dans un établissement de dépravation où le vice et la musique de merde partouzent allègrement (surtout le samedi soir)...
Nous feront plutôt croire qu'il se sacrifiât inconsciemment mais courageusement en infiltrant la part d'ombre de la nuit la très redoutable "discothèque" (dite "teuboi ") afin de livrer au lecteur de BVB un témoignage essentiel et exclusif.
Voici donc le récit pathétique d'un homme brisé autant dans sa fierté que dans sa chair par sa traumatisante expérience... Dieu le pardonne, il ne savait (presque) pas ce qu'il faisait
C'est vrai, je l'ai fait. Mais bon, il parait que ce qui ne te tue pas te rend plus fort. Cette phrase de Nietzsche m'a traversé la tête au moment où je franchissais le pas fatidique qui me conduit, par un froid samedi soir d'octobre, à risquer ma peau dans une (minable) boite de nuit de la côte dinardaise.
A peine sorti de la voiture qui me convoyait dangereusement vers mon funeste destin nocturne, je dus renoncer à ma personnalité en 'ajustant" au mieux ma tenue vestimentaire (tout détail pouvant sembler un tout petit peu rock n' roll étant à proscrire si l'on veut entrer dans la "teuboï'). Ainsi déguisé. je m'apprête à quitter le parking où, ça et là, quelques jeunes claquent des portières qu'ils espèrent repasser vers les 5 heures du matin, bien accompagnés.
Alors que je me dirige vers l'Eldorado où, dit-on, la cuisse est ferme et la bouteille de sky à 90 euros, un premier milicien à lampe de poche nous agresse d'un "bonsoir' que souligne un regard de contrôleur qui donne à ce salut tout son sens de "pas intérêt à faire les cons". Merde... je viens de passer avec succès le premier palier…
Je poursuis donc mon approche en glissant vers ce petit tas de gens qui poireautent devant la porte entrouverte qui laisse échapper les bribes d'une " zikmu de ouf " (langage jeune fréquemment usité). Dans l'encadrement se découpe la silhouette du tout puissant. Une fois planté devant lui, il vous détaille de la tête aux pieds en insistant bien sur les pompes, un peu comme un grossiste en boucherie évaluerai le prix d'une vache. L'espoir secret de se faire refouler est finalement ruiné: tu viens de passer le palier n°2 car tu as le look adéquat pour entrer dans la boite à cons.
Et c'est à ce moment qu'intervient la seule scène un peu agitée de toute la nuit:
Oh 15- tandis que l'on pénètre dans un couloir d'entrée qui résonne de plus en plus de l'abjecte sonorisation, un petit individu fourbe (un peu comme l'adjudant-chef Cruchot) se faufile en courant depuis la salle vers la sortie et sollicite vivement le renfort du videur.
Oh32- le videur a compris, il quitte derechef son poste de gardien du temple afin d' aller quérir le fâcheux qui ose faire un esclandre dans le si délicieux endroit.
Oh44- le petit rapporteur se place ridiculement dans le cadre de la porte, espérant faire rempart de son corps de nabot pour protéger la boite contre un assaut éventuel de la part des clients enragés qui patientent encore dans le froid.
Le plus pathétique, c' est le regard et le menton relevé que le milicien affiche sur sa misérable petite gueule de con ("du calme les gars, je maîtrise à mort la situation").... Pis voilà.. Donc on est dedans à tout les sens du terme, et là surprise, la salle est MINUSCULE avec des éclairages ringards et trois pelés un tondu et quatre putes sur la piste. La moyenne d'âge frise à l'aise le demi siècle...
La typologie sociologique des deux classes d'individus présents est assurément la suivante:
Type 1 : blondasse- 46 ans- pantalon cuir- femelle
Type 2 : pompes pointues vernies- 50 ans- chemise rentrée- mâle
évidemment, le principal attrait de l'aventurier se bornera à l'observation d'individus du type 2 (bourrés) essayant de lier des contacts socio-culturello-buccaux à l'endroit des individus du type 1 qui déambulent mollement au milieu d' autres types 2 en voie d'éthylisation plus ou moins aboutie.
Devant le manque d'intérêt qu'un récit détaillé des 5 heures qui suivirent susciterait sur notre étude, nous passerons sous silence tout cet épisode que nous avons passé à glander sur un banquette comme un ectoplasme (mis à part les quelques aller-retours aux chiottes comme ça, juste pour le fun et la distraction).
En gros on sort de là vers 5 heures du matin avec le dos pété (trop molles les banquettes, trop molles...) et la ferme envie de croire que tout ceci n'était qu'un mauvais rêve. Quel con ce Nietzsche.
Tommy Gun